Epuisée par une année de tous les malheurs, Laure Manaudou s'apprête à s'éloigner un temps de la natation après les Jeux olympiques.
Dernière du 400m nage libre dont elle était tenante du titre, septième du 100m dos, elle a réalisé jeudi le 10e temps des séries du 200m dos et s'est qualifiée pour les demi-finales, qui auront lieu vendredi.
"J'ai envie de faire un long break pour penser à autre chose", a-t-elle dit.
"Ce sera un mois, six mois, peut-être un an, pour profiter un peu de ma famille, de mes amis. J'ai besoin d'un long break. Je n'ai pas forcément envie de penser à la natation après les Jeux.
"Je ne veux pas penser aux championnats d'Europe en petit bassin, aux championnats du monde."
Manaudou a beaucoup perdu aux JO: son titre de championne olympique du 400m, son record du monde du 200m et son record d'Europe du 800m, tombé jeudi dans les mains de la Britannique Rebecca Adlington.
Minée par ses contre-performances, stressée, elle a même envisagé de ne plus nager à Pékin.
"Après le 100 dos, j'en avais un peu marre de nager, de faire ça. Mais je me suis dit que j'aurais regretté, en regardant la finale du 200 dos à la télé", a-t-elle ajouté.
"JE ME REMETTAIS LE MORAL À ZÉRO"
"C'est difficile. Je ne pensais pas que ce serait comme ça, avec la préparation à Font-Romeu et l'entraînement que j'ai fait. Le stress, ça enlève beaucoup."
Manaudou confie avoir bénéficié du soutien de l'équipe de France.
"Après le 100 dos, c'était super dur. Quand j'étais seule, ça allait mais dès qu'on m'en reparlait, je repleurais, je me remettais le moral à zéro."
"Simon (Dufour, capitaine de l'équipe de France) est venu me voir et il m'a dit que l'équipe était là dans les bons moments comme dans les moins bons."
Réconfortée, Manaudou a abordé les séries du 200m dos sans pression.
"Je ne me suis pas trop pris la tête. Je savais qu'être dans les 16, ce n'était pas trop dur."
Après son titre d'Athènes, Manaudou a poursuivi son ascension, devenant championne du monde du 200m et du 400m nage libre à Melbourne en 2007.
Elle a détenu les records du monde de ces deux distances jusqu'à ce que l'Italienne Federica Pellegrini les battent cette année.
Etourdie par sa romance avec le nageur italien Luca Marin, Manaudou a quitté son coach et mentor Philippe Lucas en mai 2007 et est brièvement allée s'installer en Italie.
De retour en France, elle a été entraînée par son frère Nicolas puis par Lionel Horter, présent à Pékin avec elle.
Julien Prétot, édité par Clément Dossin
Source : Reuters
Jeu 14 Aoû - 21:37