La Chine utilisera divers instruments, dont les taux d'intérêt, pour réguler sa croissance économique, a indiqué dimanche la banque centrale.
Dans un résumé de sa réunion de politique monétaire du deuxième trimestre, la Banque populaire de Chine dit vouloir conserver une position "cohérente" en matière de politique monétaire, le même terme utilisé vendredi lors de la réunion du bureau politique du Parti communiste pour décrire l'orientation de la politique économique pour le reste de 2008.
"Des facteurs défavorables dans la situation économique internationale et de graves catastrophes naturelles chez nous s'ajoutent aux incertitudes, mais n'ont pas changé les fondamentaux du développement économique de la Chine", déclare la banque centrale dans un communiqué diffusé sur son site web.
Les économistes expliquent que l'engagement d'utiliser l'arme des taux d'intérêt de façon adéquate ne doit pas être pris pour un signal d'une hausse des taux d'intérêt à venir. Tout d'abord, soulignent-ils, la déclaration ne mentionne pas explicitement d'un tour de vis monétaire.
Ensuite, la banque centrale, bien qu'elle ait déclaré fin 2007 qu'elle s'orientait vers une position de resserrement, n'a pas relevé ses taux depuis décembre.
Depuis, la croissance économique a ralenti et l'inflation, bien qu'à un niveau élevé, a un peu ralenti par rapport à son niveau de février qui constituait un pic de 12 ans.
Frank Gong, économiste chez JPMorgan Chase à Hong Kong, estime que le communiqué émis à l'issue de la réunion du bureau politique de vendredi laisse penser qu'une hausse des taux d'intérêt cette année est très improbable.
"La réunion montre que les autorités centrales sont de plus en plus préoccupées par le ralentissement potentiel de l'économie chinoise, compte tenu de la baisse de la demande mondiale et des turbulences sur les marchés financiers, des difficultés croissantes rencontrées par les PME et de la hausse du coût de la vie pour les ménages à faibles revenus", écrit l'analyste dans une note.
Lucy Hornby et Eadie Chen, version française Danielle Rouquié
Source : REUTERS