Le Français qui a passé le plus de temps en prison, Lucien Léger, 71 ans, devenu un symbole des longues peines d'emprisonnement pour avoir purgé 41 ans de réclusion pour le meurtre d'un enfant, a été retrouvé mort chez lui à Laon vendredi, moins de trois ans après sa libération.
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Le corps de Lucien Léger a été découvert peu avant 15H00 par des sapeurs-pompiers et des policiers alertés par des voisins intrigués par une odeur suspecte, selon une source policière qui a précisé que l'hypothèse d'une mort naturelle était privilégiée.
"Il n'y a apparemment aucune trace de coup ou d'autre chose" laissant penser à une autre cause de décès, a-t-on poursuivi de même source, ajoutant que le décès pourrait remonter à quinze jours.
Lucien Léger avait été condamné en 1966 à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'enlèvement et le meurtre d'un garçon de 11 ans, deux ans auparavant.
Libéré dans la nuit du 2 au 3 octobre 2005 après une quinzaine de demandes de libération conditionnelle, il avait vécu 41 ans en prison dont environ deux ans en détention provisoire.
A sa sortie, l'ancien infirmier avait trouvé un travail à la Croix-Rouge. Il avait été accueilli dans un premier temps par un couple d'amis, les Bernhard, dans un petit village du Nord, à Landas.
Lucien Léger s'était installé en juin 2007 à Laon, dans l'Aisne, où il avait rejoint sa soeur, décédée depuis.
"On est stupéfait car Lucien était en bonne santé et il faisait des projets", a déclaré vendredi à l'AFP Marie-Françoise Bernhard. "Nous prenions régulièrement des nouvelles de lui, je l'ai eu au téléphone la dernière fois lundi 7 juillet", a-t-elle ajouté.
"Il était en bonne forme", a déclaré de son côté Stéphane Troplain, qui a présidé son comité de soutien, joint par téléphone. "Les seuls problèmes de santé que je lui connaissais étaient des problèmes cardiaques", a souligné M. Troplain.
"Il m'avait dit qu'il pensait vivre centenaire" avec son ryhtme de vie et son alimentation", a-t-il poursuivi en précisant que Lucien Léger, végétarien depuis son enfance, marchait beaucoup.
L'enlèvement et le meurtre de Luc Taron, 11 ans, en mai 1964, avaient eu un retentissement énorme. Avant son arrestation, quelques semaines après les faits, Lucien Léger, âgé alors de 27 ans, avait adressé à la police et aux médias une cinquantaine de messages dans lesquels il détaillait les circonstances du meurtre de l'enfant.
Celui qui s'était surnommé "L'Etrangleur" avait reconnu les faits durant l'instruction avant de se rétracter. Depuis sa libération conditionnelle, Lucien Léger avait l'interdiction d'évoquer l'affaire.
Devenu au fil de sa détention un symbole des longues peines d'emprisonnement, Lucien Léger a demandé à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) de condamner la France pour "traitement inhumain".
Rejetée en première instance en avril 2006, sa demande avait été réexaminée en appel en avril. La CEDH n'a pas encore rendu son arrêt.
Source AFP
Ven 18 Juil - 20:58
